Références

  • Titre : « L’école Tenshin shōden Katori, le bujutsu global qui influença son temps »
  • Titre original : « Tenshin shōden Katori Shintō-ryū – issei o fūbi shita sōgō bujutsu / 天真正伝香取神道流 一世を風靡した総合武術 »
  • Auteur : Iizasa Yasusada, le 20e sōke de l’école Tenshin shōden Katori shintō, sous la direction de maître Otake Risuke
  • Revue : Miyamoto Musashi : dokkō no michi musō no koken (宮本武蔵 : 独行の道, 無双の孤剣) de la série : Rekishi gunzō shirīzu 63 (歴史群像シリーズ (63), édité et publié par Gakushū Kenkyūsha, Tōkyō, 2000.
  • Traduction : Katori-ressources

Catégorie : Article dirigé par Otake Risuke

L'école Tenshin Shōden Katori Shintō - Le bujutsu global qui influença son temps

Bien culturel immatérielle de la préfecture de Chiba

Texte : Iizasa Yasusada (20e sōke de l’école Tenshin shōden Katori shintō)
Direction (Kanshū/ 監修) : Otake Risuke (shihan de l’école Tenshin shōden Katori shintō)
Photographie : Sugimoto Yasuo

1. “L’art de la guerre est l’art de la paix”

L’école Tenshin shōden Katori shintō est une école de bujutsu qui a été fondé lors de la période Muromachi. Sa particularité est qu’une ne contient pas uniquement des techniques de sabre. Il s’agit d’une école martiale globale que l’on nomme « les 18 arts martiaux » (bugei Juhappan) et qui comprend plusieurs techniques : iaijutsu, naginatajutsu, yarijutsu, jūjutsu, shurikenjutsu, etc.
L’école Tenshin shōden Katori shintō, école source du bujutsu japonais, a été fondée sur la terre de Katori, pays de Shimofusa, par Iizasa Chōisai Ienao. Celui-ci a consacré 1000 jours au Grand-dieu de Katori à l’âge de 60 ans en faisant des exercices de purification (Saikai mokuyoku) et des entraînements au combat. Après cet entraînement intensif, on dit que le Grand-dieu de Katori lui a donné un traité divin de la guerre. Celui-ci s’est transmis jusqu’à maintenant sans interruption. Cette école a formé plusieurs personnes célèbres telles que Kamiizumi Ise-no-Kami, Tsukahara Tosa-no-Kami, Bokuden, Matsumoto Bizen-no-Kami, Morooka Ippasai, Takenaka Hanbei, le soldat de Hideyoshi, Katakura Kojūrō, seigneur du Château de Shiroishi de la région d’Ōshū, Iba Gunbei qui était un soldat direct du bakufu. À part ça, il y a des enseignements dans diverses régions. Ainsi, il n’y a pas eu d’interruption. Cette école de bujutsu global enseigne des techniques de kenjutsu, iaijutsu, jūjutsu, bōjutsu, yarijutsu, naginatajutsu, gunbaihō, chikujōjutsu, tenmon chiri, inyō-kigaku, etc. Toutes ces techniques ont été transmises à des chercheurs d’armes ou des chefs de soldats. Cette école est née au cours de l’époque de royaumes en guerre (Sengoku-jidai), c’est pourquoi de nombreuses techniques impliquent le port de l’armure sur le champ de bataille où l’on cherche à toucher le point faible de l’armure : le cou, l’intérieur du poignet, le haut de la hanche, l’intérieur de la jambe, etc.
C’est difficile de percevoir cela en observant un entraînement de cette école une seule fois. En effet, les mouvements de sabre intégrés dans les katas sont très nombreux et rapides. On a juste l’impression que les sabres se croisent. C’est fait pour que la particularité des katas ne soit pas volée par les autres écoles. L’enchaînement des katas est très long et l’on s’entraîne quotidiennement pour ne pas être fatigué.
En ce qui concerne le iaijutsu, on s’entraîne en supposant une attaque soudaine sur le chemin, la nuit ou à l’intérieur de la maison. C’est une technique où l’on doit faire face à un ennemi en adoptant une réaction rapide et appropriée. Par exemple, dans un endroit sombre, la position basse est la plus avantageuse. On s’entraîne alors à dégainer depuis cette position basse.
Lors de sa vision, Chōisai reçut une règle de paix : « l’art de la guerre est l’art de la paix » (gagner sans combattre). Une anecdote illustre cette idée de manière précise, c’est l’enseignement du bambou (kumazasa no taiza) : On rapporte que quand un élève de l’art de la guerre entendait parler de la renommée de Chōisai, ce dernier le recevait assit sur un tapis de feuilles de bambous et l’invitait à faire de même. Alors le pratiquant de l’art de la guerre se trouvait confus par sa puissance surhumaine et abandonnait. Cette technique permettait d’éviter une rancune inutile. De nos jours cette technique de combat continue de vivre.
(Iizasa Yasusada)

2. Iaijutsu

Les techniques de iai de l’école Katori shintō ont la particularité d’intégrer des sauts à partir de la position iai-goshi, c’est à dire en ayant une jambe devant depuis une position basse (cf. photographie). L’importance est mise sur des techniques de corps permettent de bouger de manière très rapide : devant, derrière, à droite et à gauche. Dès la sortie du sabre, on saute en attaquant. On sort le sabre à l’horizontale et on coupe l’ennemi avec une seule main. C’est une technique secrète nommée Nuki-tsuke-no-ken (抜附之剣) où le sabre réagit à une attaque soudaine. Après la coupe à une seule main, on brandit le sabre au-dessus de la tête, on transforme son corps et l’on coupe de haut en bas ou bien on utilise une technique d’estoc. Cette série de mouvements s’effectue de manière très fluide comme un fleuve.

Iizasa_Yasusada_2000_iaijutsu

3. Kenjutsu

Les techniques de sabre de l’école Katori shintō sont différentes de celles du Kendō moderne. Elles ont la particularité de supposer le port de l’armure comme lors de la période Sengoku. Ainsi, la cible visée correspond aux points faibles de l’armure, c’est-à-dire l’endroit qui est le moins protégé tel que le cou, l’intérieur des poignets, l’intérieur de la cuisse, etc. Lors de l’entraînement, les deux pratiquants se frappent et ils répètent successivement les attaques et les défenses.

4. Bōjutsu

« Si l’on pique, c’est la lance, si l’on tire c’est le sabre », c’est la particularité des techniques de bâton. À l’origine les techniques de bō remontent aux champs de bataille : on dit que quand la pointe de la lance se cassait, il fallait tout de même continuer de combattre en prenant avantage de la longueur de la hampe. C’est ainsi que les techniques de bō se sont développées. Ce que l’on voit sur la photographie est une technique nommée « Seriai-no-bo » (迫合之棒) : On regarde l’attaque ennemie avec les yeux grands ouverts qui vient attaquer la partie haute, on renverse le bâton puis on frappe sur le côté et tout de suite, on renverse le bâton et l’on avance en sautant pour frapper le point faible de l’ennemi. La photographie a saisi un moment de ce kata. Nous pouvons saisir le sentiment d’élan. Dans l’école Katori shintō, en même temps que l’on s’entraîne aux techniques de bō, on apprend également aux techniques de sabre face au bō. Cet aspect est très important.

Iizasa_Yasusada_2000_bojutsu

5. Kodachi

Quand on parle de kodachi (sabre court) l’école Chujō dont le style fut appris par Sasaki Kojirō est très célèbre. Dans l’école Katori shintō on enseigne une technique nommée « Seigan-no-kodachi » (清眼之小太刀) : on laisse passer les attaques ennemies qui viennent en face et l’on frappe les mains de l’adversaire ou bien on saisit le moment où l’ennemi prépare une attaque depuis une garde haute pour entrer en sautant et le piquer à la gorge.

Iizasa_Yasusada_2000_Kodachi

6. Ryōtōjutsu

La technique de deux sabres n’a pas été inventée par Miyamoto Musashi. Dans plusieurs écoles plus anciennes, de telles techniques ont été transmises. Dans l’école Katori shintō ces techniques ont également été conservées. Mais, selon l’enseignement de maître Otake, dans cette école on privilégie davantage l’entraînement du sabre contre les deux sabres plutôt que l’approfondissement des techniques des deux sabres.

Iizasa_Yasusada_2000_Ryoto

7. Naginatajutsu

Il s’agit d’une arme utilisée fréquemment par les soldats à partir de la fin de la période Heian. Une des techniques enseignées dans l’école Katori shintō se nomme Itsutsu-no-naginata (五津之長刀) dont le principe est le même que celui du combat au sabre : on attaque les points faibles de l’armure. Sur la photographie la personne cible le tibia (sune), l’adversaire au sabre utilise alors la technique de « hashi kakaru » (はしかかる) qui est un héritage secret de l’école. Il s’agit de faire décrocher la direction de la force de la naginata.

Iizasa_Yasusada_2000_naginata

« Si vous entrez dans l’école de Tenshin shoden Katori shintō, vous ne devez divulguer les techniques ni à vos parents, ni à vos frères, ni à vos collègues »

Laisser un commentaire

Fermer le menu