Références

  • Titre : “Nekusuto jenerēshon” hiden no keishō-sha-tachi dai 1-kai Katori shintō-ryū Kyōsō Shigetoshi” (“Nouvelle génération” : les secrets de la transmission. 1ère série : Kyōsō Shigestoshi de l’école Katori shintō)
  • Auteur : Kyōsō Shigestoshi
  • Revue : Gekkan Hiden n°305, 05/2013.
  • Traduction : Katori-ressources

Catégorie : Interview

Les secrets de la transmission : Kyōsō Shigestoshi de l’école Katori shintō

Introduction

[Traduction partielle] Cela fait 10 ans que nous sommes entrés dans le XXIe siècle et même dans le monde des écoles traditionnelles d’art martial – où les tranches d’âges sont assez élevées – on assiste à des changements de générations ces derniers temps. Il y a des personnes qui s’entraînent beaucoup et qui représentent l’espoir. Cette série est focalisée sur ces bujutsuka. Le premier article est consacré à Kyoso Shigetoshi shihan qui a reçu l’apprentissage d’Otake Risuke shihan qui est un père de la terre de Katori, pays natal des arts martiaux, et qui est une personne très importante dans le monde des kobudō. Son fils montre des techniques extraordinaires lors des différents festivals. Il est considéré comme le visage des kobudō dans le monde contemporain.

Biographie

京増重利 KYŌSŌ Shigetoshi
Né le 11/12/1954 dans la préfecture de Chiba en tant que deuxième fils de maître Otake Risuke qui est connu en tant que transmetteur de l’école Katori shintō. Il est habitué au bujutsu depuis l’enfance. Depuis son lycée de Narita, il appartient au club de Kyudo. Depuis, il est 5e dan renshi. Avec son frère, maître Otake Nobutoshi, il enseigne à la nouvelle génération l’école Katori shintō, en tant qu’instructeur (shidōsha). Depuis sa première apparition lors du 3e Festival des arts martiaux anciens au Nihonbudokan à l’âge de 24 ans, il présente des démonstrations dans les différents festivals. Sa technique de iaijutsu est particulièrement remarquée. Sa capacité de sauter, à l’instar de cette de son père, attire l’attention de tout le monde et est considéré comme “la fleur des festivals des arts martiaux”. Il est dépositaire du titre de “bien culturel de la préfecture de Chiba”.

1. Entré dans l’école à 14 ans par le Keppan

Journaliste : Quelle est votre date de naissance ?
Kyoso : Je suis né le 11 décembre 1954 (shōwa 29) dans la ville de Taiei (大栄町), préfecture de Chiba [le 27 mars 2006, cette ville fut intégrée à Narita, en même temps que la ville de Shimofusa]. J’ai une grande soeur et un grand frère de deux ans de plus que moi (= Otake Nobutoshi shihan).
Journaliste : Maître Kyoso, fils de maître Otake, tous les lecteurs voudraient savoir pourquoi portez-vous un nom de famille différent ? Est-ce que ça ne vous dérange pas de nous expliquer la raison ?
Kyoso : Comme mon épouse est fille unique, je suis simplement entré dans la maison de ma femme lors du mariage.
Journaliste : Ah bon !? Merci beaucoup d’avoir répondu à cette question indiscrète. Nous allons reprendre le sujet. Quel type d’enfant étiez-vous ?
Kyoso : J’avais de l’asthme. J’étais assez faible.
Journaliste : Alors vous n’étiez pas le type d’enfant qui courait partout dehors ?
Kyoso : Si, si. Je faisais aussi des jeux comme les autres enfants (rires). Comme notre maison était proche de la montagne, j’ai aussi grimpé aux arbres (rires). Je n’ai jamais été un enfant très raisonnable. Sauf quand une crise d’asthme arrivait.
Journaliste : En tant que fils de maître Otake, j’imagine que vous avez côtoyé les arts martiaux depuis votre enfance. Depuis quand avez-vous commencé l’école de Katori shintō ?
Kyoso : À 14 ans je suis entré officiellement dans l’école, c’est-à-dire, quand j’ai pris le keppan. Avant, tout le monde venait à l’entraînement. Il n’y avait pas de dōjō. Ils faisaient l’entraînement dans le jardin et quand il pleuvait dans la maison. J’étais ce que l’on appelle “un enfant de devant la porte”. J’avais déjà mémorisé avec les yeux, en regardant. Quand je suis entré dans l’école à 14 ans en prenant le keppan, j’étais déjà capable de faire les katas de manière globale (rires). Je me souviens qu’à partir de deux ans, j’ai simplement commencé à regarder.
Journaliste : J’imagine que maître Otake ne vous a jamais obligé de le faire ?
Kyoso : Je n’ai jamais été obligé de le faire. Mon frère, contrairement à moi, était en bonne santé. Il a commencé avant moi. Simplement, moi, je ne pratiquais pas. Mais, quand mon père était absent, je faisais l’entraînement et je me demandais à moi-même “comment fait-on cette partie-là?” De temps en temps, je donnais des conseils aux élèves qui pratiquaient.
Journaliste : Quand votre frère est-il entré dans l’école ?
Kyoso : Le jour d’entrée était le même, c’était par hasard. Il y avait une personne venue de Shizuoka pour entrer dans l’école en prenant le keppan. J’en ai parlé avec mon grand-frère et on était d’accord pour entrer dans l’école ensemble. Nous n’avions pas une motivation spécialement forte. C’était comme ça quand on est proches (rires). Seulement, si je voulais pratiquer sérieusement, il fallait entrer officiellement dans l’école. C’était un sentiment naturel. Donc, je n’avais pas forcément d’hésitation particulière à faire le keppan.
Journaliste : Précédemment, nous avons présenté la manière de faire le keppan dans l’école Katori shintō en coupant l’annulaire de la main gauche en considérant que c’est un endroit difficile à abcéder (article septembre 2012). Peut-être que pour les gens normaux cette pratique peut sembler bizarre. Et votre soeur, est-elle pratiquante de budō ?
Kyoso : Non, elle ne pratique pas. Elle a peut-être un peu pratiqué, mais je n’en ai pas de souvenirs particuliers.
Journaliste : Et votre frère maintenant, il est éloigné du budō ? Il me semble que je ne le vois plus dans les festivals d’arts martiaux (embu taikai) ?
Kyoso : Il continue encore. Il était occupé par diverses tâches et il n’a pas pu participer aux festivals.
Journaliste : Quand vous étiez adolescent, est-ce qu’il y avait des élèves de votre âge ?
Kyoso : Non. Mais quand j’avais 20 ans, enfin, un élève de 18/19 ans est entré dans l’école.
Journaliste : Alors, quand vous étiez adolescent, la plupart des pratiquants étaient des adultes ?
Kyoso : Exactement. Quand je repense à cette époque, c’était dur. À l’époque, quand nous étions nombreux, il y avait une vingtaine d’élèves qui venait. Ils ne montraient presque pas d’indulgence (rires).
Journaliste : Malgré le fait que vous étiez le fils du maître ?
Kyoso : Au contraire, c’était parce que j’étais le fils du maître. Justement à cette époque, je n’avais rien pour comparer. Je ne sentais pas cela dur.
Journaliste : Alors c’était votre frère qui était votre adversaire le plus adapté ?
Kyoso : Mon frère était costaud et dès le début je n’ai pas eu le sentiment de pouvoir faire de la concurrence. Du côté de mon frère, peut-être n’en avait-il pas forcément conscience. En plus, avec mon frère, je n’ai jamais fait de keiko. Je pratiquais avec lui uniquement lors des démonstrations.
Journaliste : Ah bon !? C’est vrai !? Il y a une raison à cela ?
Kyoso : Non, il n’y a pas de raison particulière. C’est peut-être par hasard. Avec mon père aussi, je ne faisais pas de keiko. De la même manière, je pratiquais avec lui pendant les démonstrations ou pour montrer l’exemple.

2. Au sujet de maître Otake

Journaliste : Humm… je n’avais pas pensé à cela. Maître Kyoso, au regard de l’enfance, comment considérez-vous maître Otake en tant que père ?
Kyoso : Il adore les katanas. Il s’est consacré exclusivement à l’école Katori shintō.
Journaliste : Dès votre enfance vous aviez pu le constater ?
Kyoso : Oui,, j’ai compris qu’il était passionné par les katanas. Quand il était fâché, il faisait peur. Il était sévère. Les gens de cette époque étaient comme ça. Il était aussi têtu (rires).
Journaliste : Il est aussi un maître…
Kyoso : Oui, il est un maître ; mais cela aussi, il ne me l’a pas appris. J’ai uniquement appris en regardant. Même quand nous étions en famille, nous n’avons jamais parlé de l’histoire des budō. Quand j’étais enfant, je n’avais pas vraiment conscience de ce qu’était l’école Katori shintō que mon père dirigeait et quelle position elle occupait. Simplement, je pense que tous les enfants de l’époque ont joué au chanbara ou ont regardé des séries télévisées sur les samouraïs. On pensait que le budō était ce gendre de chose et que les écoles traditionnelles (koryū) l’étaient aussi. À l’époque, je n’avais jamais vu d’autres écoles. J’ai vaguement réfléchi et en voyant les écoles qui apparaissaient à la télévision, je me suis dit qu’en comparaison, l’école de Katori shinto était plus technique (sugoi / 凄い ).
Journaliste : Maître Otake est l’une des personnes les plus réputées dans le monde des Kobudō. Quand avez-vous conscience de cela ?
Kyoso : Depuis que je participe aux démonstrations dans les festivals. J’avais 24 ans quand j’ai donné ma première démonstration. C’était le 19 février 1978 (shōwa 53) au Nihon Budokan. Cette année-là, j’ai reçu le mokuroku. Ah ! Avant, cela, Donn Draeger, l’Américain, est venu !
Journaliste : Donn Draeger est une personne très célèbre, excellent budoka, surnommé le “Musashi des États-Unis” et c’est aussi une personne très célèbre pour avoir écrit de nombreux livres concernant les budō.
Kyoso : Je me souviens bien quand il est venu chez nous. À l’époque, notre maison était située dans le village de Sanrizuka (三里塚), sous-préfecture de Narita. Depuis l’entrée de mon école, j’ai vu M. Draeger dans la rue. Il était grand. Il allait à droite, à gauche. Puis, il est entré chez nous. C’était à la fin des années 1960. Les étrangers étaient encore très rares.
Journaliste : C’était avant votre entrée au collège, n’est-ce pas ?
Kyoso : Quand on regarde la carrière de budō de Draeger, c’est extraordinaire : judo, kendo, karaté, etc. Si on rassemble tout ça, il avait environ 40 dan. Cette personne avec autant de valeur à laisser tomber sa carrière pour venir ici. J’ai alors pensé que l’école Katori shintō devait avoir beaucoup de valeur.
Journaliste : À l’époque, il n’y avait pas encore le dōjō actuel, n’est-ce pas ?
Kyoso : À l’époque notre famille dirigeait un ranch équestre où se reposaient les chevaux de course. Quand il y en avait beaucoup, une quinzaine de chevaux, s’occuper des chevaux demandait beaucoup de travail. M. Draeger et les gens qui venaient pour l’entraînement nous ont aussi aidés. On a continué ce travail jusqu’en 1972-1973, quand le dōjō actuel fut construit.
Journaliste : Ah bon ?! Je suis étonné, vous participiez à la gestion d’un ranch équestre !

3. De bonnes capacités physiques et amateur de sports

Journaliste : À propos, j’aimerai savoir si, en dehors du bujutsu, vous aviez des passions à l’école primaire ?
Kyoso : J’aimais beaucoup les exercices à la barre fixe et le cheval d’arçons. Comme j’habitais à la campagne, il n’y avait pas beaucoup d’outils pour jouer.
Journaliste : Vous disiez être faible, mais vous étiez un enfant actif (rires) ! Comment se sont passées vos activités de club ?
Kyoso : Au collège, je faisais partie du club de ping-pong.
Journaliste : Est-ce que ça vous a servi pour le budō ?
Kyoso : Pas du tout (rires) ! J’ai pensé que ça me servirait un peu pour guérir l’asthme. À vrai dire, je voulais faire du baseball, mais j’ai pensé que mon corps ne le supporterait pas. Mais finalement quand j’y pense maintenant, le ping-pong m’a servi à développer mes réflexes.
Journaliste : Vous avez aussi continué au lycée ?
Kyoso : Non. Je suis entré au lycée de Narita. Là-bas, comme le responsable du club de Kyudo était une connaissance de mon père, je suis entré dans le club. Au lycée de Narita, le club de Kyudo était performant et il était habitué à participer aux championnats.
Journaliste : C’est super ! Vous avez fait une brillante activité en tant qu’athlète ?
Kyoso : Oui, un peu. Des fois, j’étais sélectionné pour faire les championnats et des fois non.
Journaliste : Quand vous étiez lycéen, vous continuiez en même temps l’école de Katori shintō et le Kyudo, n’est-ce pas ? Est-ce qu’il y avait un risque de pencher d’un seul côté ?
Kyoso : Selon les périodes, il pouvait y avoir des déséquilibres, mais je pratiquais bien la base des deux. Dans la fédération de Kyudo, il n’y a pas d’écoles (ryū) distinctes, j’ai obtenu jusqu’au 5e dan renshi. Après le lycée, j’ai continué à faire du coaching pour le club de Kyudo et de temps en temps je remplaçais l’entraîneur. Même maintenant, je garde une relation avec ce monde en tant que cadre de Kyudo.
Journaliste : Je pose une question indiscrète, mais en tant que personne chétive, vous n’étiez pas complexée ?
Kyoso : Non, je ne le ressentais pas comme ça.
Journaliste : Après votre entrée dans l’école Katori shintō, est-ce qu’il y a eu des périodes où vous vous entraîniez plus ?
Kyoso : Pas particulièrement.
Journaliste : Votre compétence excelle malgré cela.
Kyoso : Non, non. Justement, je pense que tout ce que j’ai expérimenté m’a servi. Comme je vous l’ai dit, les exercices de barre fixe que je faisais en tant que jeu à l’école primaire, ainsi à l’entrée du collège, j’étais capable d’effectuer de grands tours. De même, le ping-pong que j’ai pratiqué au collège à développer ma réactivité. Après le lycée, j’ai participé pendant environ une moitié d’année au travail de pâture de ma maison avant d’être embauché à l’aéroport de Narita. Là-bas, je suis entré dans le club de baseball de l’entreprise. Je m’entendais bien avec le sempaï et sur sa proposition, je faisais beaucoup d’entraînement. Je faisais des abdominaux, des pompes, etc. C’est peut-être cet entraînement qui a le plus fortifié mon corps. D’un autre côté, je tirais avec un arc assez lourd pour ma morphologie, l’arc pesait 20 kg. Cela a renforcé mes muscles du dos.
Journaliste : Vous étiez donc adroit et souple pour le sport. Est-ce qu’il y a des points communs entre le Kyudo et l’école de Katori shintō ?
Kyoso : Oui, en quelque sorte. À l’époque du fondateur, Iizasa Chōisai Ienao, il n’y avait d’armes à feu. Je pense qu’on utilisait le tir à l’arc. Donc, je me suis souvent posé la question à savoir pourquoi l’arc avait disparu. C’est peut-être parce que l’on a besoin de place pour l’entraînement et parce que l’arc n’y avait plus de nécessité en tant qu’arme. Je pense que c’est pour ces raisons qu’il a disparu. Le soldat ancien disait : “arc, cheval, sabre et lance” (yumi uma katana yari / 弓馬刀槍). J’ai toujours pensé que nous devions faire l’ “arc” qui est à la tête de cette expression. Pour moi, cela m’a servi à faire l “arc, cheval, sabre et lance”.
Journaliste : Ah oui ! Vous avez aussi expérimenté l’équitation avec le ranch équestre.
Kyoso : Oui, globalement. J’ai simplement monté à cheval comme loisir.
Journaliste : Vous êtes littéralement un “vrai soldat contemporain”. À propos de l’école Katori shintō, à la différence des omote-waza (表技), il y aussi des enseignements cachés (ura-waza / 裏技). À quel niveau apprend-on ces techniques ? Pouvez-vous le dire si ça ne vous dérange pas ?
Kyoso : Nous avons ce que l’on appelle les kuzushi (applications réelles au combat). Ces techniques-là, on ne les apprend pas.
Journaliste : Ah bon ?! Vous ne les apprenez pas ?
Kyoso : Dans l’école Katori shinto, les kuzushi sont des “choses qui n’existent pas”. Donc, on ne les enseigne pas officiellement. De temps en temps, on dit “en réalité c’est comme ça”. Cependant, pour faire correctement le kata, c’est mieux de connaître les ura-waza.
Journaliste : Ah bon ?!

4. Une tradition sans égo

Kyoso : je ne sais pas ce que les autres personnes pensent ; mais moi, j’aimerai transmettre aux générations futures sans manifester mon “moi”. Si le “moi” y entre, alors ça devient l’école de Kyoso.
Journaliste : C’est-à-dire ? Vos arrangements ? Vos habitudes également ? Tout est à éliminer ?
Kyoso : On peut dire que c’est seulement une simple copie. Mais cette copie représente un très grand travail. Surtout, pour copier exactement les techniques, il faut faire les mouvements rapidement et en ce qui concerne le mouvement de coupe, il faut couper correctement.
Journaliste : Mouvements précis, relâchés et rapides, il faudrait les copier très exactement – n’est-ce pas ? – sans ajouter de l’interprétation. D’un point de vue différent, on pourrait dire “on les a modifiés pour que je puisse les faire”.
Kyoso : Exactement. Si on fait ça, ça change de plus en plus et ça n’est plus l’école Katori shintō. N’est-ce pas ? C’est pour cette raison que je veux l’éviter. Si j’inserts mon “moi”, alors ça devient différent pour la personne qui est venue dans l’école d’origine des bujutsu traditionnels. À notre époque, on n’utilise pas ces techniques réellement, alors être fidèle à la tradition est plus que nécessaire. Mon père aussi fait également attention de ne pas devenir l'”école Otake”.
Journaliste : C’est inévitable la différence de morphologie et je me pose la question si on peut éliminer les habitudes des personnes. Ainsi, maintenir la tradition c’est un entraînement n’est-ce pas ?
Kyoso : Exactement. Je pense que je dois m’entraîner jusqu’à un certain degré où je peux dire : “Je suis prêt à être vu par n’importe qui, je suis un exemple”.
Journaliste : C’est un travail énorme.
Kyoso : C’est très difficile, mais je le fais en pensant que ce n’est pas bien si on ne transmet pas comme cela. Les choses d’une si haute importance doivent être transmises comme cela.
Journaliste : Depuis quand pensez-vous ainsi ?
Kyoso : Depuis l’âge de 40 ans.
Journaliste : Lors de votre entrée dans l’école, quel était votre but ?
Kyoso : Au début, je n’avais dans la tête que de couper plus vite les autres jusqu’au point d’être détesté par les adversaires… Je faisais ça pour que l’on me dise : “s’il vous plaît, faites-le plus lentement”. (rires)
Journaliste : Vous avez dit que ceci s’est terminé à vos 40 ans. Quelque chose vous a fait changer d’avis ?
Kyoso : Pas spécialement… Mais, après que j’ai fait une démonstration au festival pour la première fois, j’ai tenté d’accepter tout le temps les demandes de démonstrations. C’est peut-être ça l’occasion. Quand on est jeune et que l’on fait l’entraînement, on a mal aux muscles. Si l’on continue de pratiquer, les douleurs partent. Cependant, quand on prend de l’âge les douleurs ne partent pas aussi facilement. Avant, je n’ai pas fait d’exercices de souplesse en pensant que ça manquait de réactivité. Mais, j’ai commencé à les faire après 40 ans. Ce genre de transformation physique on peut le retarder mais pas l’empêcher. C’est pour ça que chaque jour est un défi et par un travail de répétition perpétuelle on peut atteindre les formes correctes. C’est ça le shugyō (修行).
Journaliste : Je peux sentir de nouveau la vérité du bujutsu ancien. Je vous souhaite une brillante activité et de développer davantage l’école Katori shintō. Aujourd’hui, je vous remercie de m’avoir consacré un peu de votre temps occupé.

Galerie photos

Démonstration de iaijutsu de l'école Katori shinto présentée par maître Kyoso qui montre sa capacité de sauter héritée de son père maître Otake. Cette technique présentée dans différents festivals a charmé beaucoup de spectateurs. Elle a été utilisée plusieurs fois en tant que photographie de couverture.
Démonstration de iaijutsu de l’école Katori shinto présentée par maître Kyoso qui montre sa capacité de sauter héritée de son père maître Otake. Cette technique présentée dans différents festivals a charmé beaucoup de spectateurs. Elle a été utilisée plusieurs fois en tant que photographie de couverture.

M. Kyoso démontrant des techniques de combat à deux sabres (ryoto). Le combat à deux sabres est connu par Musashi. L'école Katori shinto le pratiquait 200 ans avant. Uke attaque le côté gauche, celui du sabre le plus court, ce qui provoque une riposte des deux côtés.
M. Kyoso démontrant des techniques de combat à deux sabres (ryoto). Le combat à deux sabres est connu par Musashi. L’école Katori shinto le pratiquait 200 ans avant. Uke attaque le côté gauche, celui du sabre le plus court, ce qui provoque une riposte des deux côtés.

Cet article a 1 commentaire

  1. Hello.
    Is Master Kyoso’s birthday exactly December 11th? Or is it November 12th?

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