Références

  • Titre : « Tenshin shoden Katori shinto ryu (bien culturel immatériel de la Préfecture de Chiba) »
  • Titre original : « Tenshin shoden Katori shinto ryu (Chiba-ken shitei mukei bunka) / 天真正伝香取神道流(千葉県指定無形文化財)»
  • Revue : Kōhō “Narita” n°1013 (15/10/2003)
  • Traduction : Katori-ressources

Catégorie : Récit de rencontre avec Otake Risuke

Notes : Kōhō “Narita” (広報 ‘なりた’) est la revue des relations publiques de la municipalité de Narita.

Tenshin shoden Katori shinto ryu : Bien culturel immatériel

Transmettre de nos jours l’enseignement de l’école source des arts martiaux la plus ancienne du Japon

L’école Tenshin shoden Katori shinto est une école d’art martial qui a été créée au milieu de la période Muromachi par le chef de guerre (bushō / 武将) Iizasa Chōisai Ienao (1387-1488), né dans la région de Katori, dans le village d’Iizasa (actuelle ville de Tako). Le contenu de cette école martiale est très varié. C’est une école globale que l’on nomme “les 18 arts martiaux” (Bugei Juhappan / 武芸十八般) et qui enseigne le ken-jutsu, le iai-jutsu, le yari-jutsu, le naginata-jutsu, le shuriken-jutsu, le bō-jutsu, le chikujō-jutsu, etc. Actuellement, le sōke à la 20e génération habite dans la sous-préfecture de Sawara, à Katori, et maître Otake Risuke est l’unique détenteur du gokui kaiden, en charge de la transmission des formes de l’école Katori shinto au dojo qui se situe à Shimofukuda.

L’une des caractéristiques de l’école Katori shinto est de garder à l’esprit un combat réel comme à l’époque des “Royaumes combattants” (Sengoku-jidai). Elle contient toutes les techniques pour asséner “un coup mortel” (ichigeki hissatsu / 一撃必殺) en réaction à une attaque adverse. Lors de l’entraînement, on utilise un sabre en bois et on ne met pas de tenue de protection (bōgu / 防具). C’est un entraînement très dur où l’on se trouve toujours à côté de la mort. Mais, cependant, d’un autre côté, l’école enseigne que “l’art de la guerre est l’art de la paix” (Heiho wa heiho nari / 兵法は平法なり), ainsi, l’école déconseille sévèrement le combat, c’est-à-dire que gagner sans combat est la meilleure chose. Les techniques “un coup mortel” et l’apprentissage de “l’art de la paix” semblent être en contradiction. Maître Otake relate un épisode qui nous donne une clef pour résoudre ce dilemme.

En l’an 35 de Shōwa, quand l’école Katori shinto a été retenue pour la première fois dans les budo pour être désignée en tant que bien culturel immatériel de la préfecture de Chiba, l’un des responsables m’a provoqué en duel (shiai / 試合). J’étais très embarrassé. J’ai même pensé à abandonner notre désignation, mais c’était une occasion pour que la valeur historique de l’école soit reconnue. J’ai donc accepté ce duel bien que le combat contre d’autres écoles martiales soit interdit. Si je perdais, je n’avais pas d’autre choix que de mourir. À cette époque, j’ai pris cette grave décision. La préfecture a pris connaissance de ma ferme décision de participer à ce duel sans tenue de protection en mettant en jeu ma vie. Alors, sans que le combat n’ait eu lieu, la préfecture a désigné notre école comme “bien culturel immatériel”. C’est ça “gagner le combat sans combattre”.

Récemment, grâce à l’intérêt pour les arts martiaux anciens, de nombreux Occidentaux visitent le dojo de maître Otake pour l’entraînement spirituel (seishin shūyō / 精神修養). Le premier étranger qui est venu est l’américain Donn Draeger. Il était le professeur d’arts martiaux d’Anton Geesink qui a obtenu la médaille d’or de Judo lors des Jeux olympiques de Tokyo. Il est le premier à avoir reçu l’enseignement technique et spirituel dans le dojo de maître Otake pendant 17 ans. Il a fait connaître l’école Katori shinto à l’étranger. Maintenant, l’école Katori shinto qui est présente partout dans le monde, est l’école source des arts martiaux japonais, transmise depuis 600 ans sans interruption. Maître Otake se sent fier du poids de cette tradition et de sa responsabilité.

Le 18 octobre, l’école Katori shinto ryu représentera la culture japonaise traditionnelle lors du 13e sommet des relations Américano-Japonaises à Narita.

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