Références

  • Titre : « Observons la pratique des techniques de sabre dans une école traditionnelle »
  • Titre original : Koryū ni miru katana-waza no jissai / 古流にみる刀法の実際
  • Revue : Kendō Nihon (剣道日本) n°111, avril 1985.
  • Traduction : Katori-ressources

Catégorie : article dirigé par Otake Risuke

Notes : Il s’agit d’un numéro spécial de la revue Kendō Nihon intitulé : Tokushū katana-waza no chishiki / 特集刀法の知識 (« La connaissance des techniques de sabre »). Deux articles ont été rédigés sous les conseils d’Otake Risuke sensei : le présent article et « Structure et fonction du katana ».

 

 

Observer la pratique des techniques de sabre dans une école traditionnelle

Direction (shidō / 指導) : Otake Risuke, shihan de l’école Tenshin shoden Katori shinto.

***

La plupart des techniques de sabre des écoles anciennes (koryū / 古流) qui existent encore sont proches des techniques de katana où l’on porte l’armure. Celles-ci sont différentes par bien des aspects des techniques de sabre à « peau nue » qui sont proches des mouvements du Kendō moderne car elles mettent en valeur le fonctionnement du katana dans un contexte de combat réel. C’est auprès de l’école Tenshin shoden Katori shinto qui transmet fidèlement les principes des écoles anciennes que nous avons cherché à en savoir plus sur le maniement de base du sabre.

1. Trancher puissamment avec le corps et avec l’esprit

Dans le monde réel des combats, comme dans n’importe quel art martial dans le monde, on a besoin de mouvements rigoureux et très rapides. Un écart d’à peine un centième de seconde sépare la victoire de la défaite. Si vous êtes coupé, c’est fini, et il n’y aura pas de match de demain ni de tournoi de l’année prochaine comme au Kendō et son sabre de bambou.

Les techniques de iai (iaijutsu / 居合術) sont conçues en supposant que vous êtes sur un chemin de nuit, que vous êtes à l’intérieur ou que vous êtes soudainement attaqué. Il s’agit d’une technique pour vaincre les ennemis avec la meilleure puissance instantanée.

L’ennemi n’est pas seulement un bambou d’essai ou une paille roulée debout comme une figurine en bois. Ce n’est pas un ennemi virtuel qui ne fait rien. Il n’existe pas de scène où l’on dégaine le sabre lentement en donnant cette impression à l’ennemi : « On va vous trancher ». Dès que le sabre bouge, vous devez frapper l’adversaire. Si l’ennemi esquive, alors son sabre peut vous atteindre. Pour ne pas retarder les mouvements du sabre, il est important d’avoir un corps qui peut non seulement avancer et reculer, mais aussi se déplacer vers la gauche et la droite et d’avoir ainsi la capacité de manier librement le sabre.

1.1. Adopter une posture basse

Dans le iaijutsu de l’école shinto, le iai-goshi (居合腰) est une posture basse avec un genou au sol. Particulièrement dans les endroits sombres, adopter une posture basse est le plus avantageux. Dans la nuit, les éclaireurs se déplacent de terres basses en terres basses. En regardant vers les hauts lieux des plaines, vous pouvez rapidement repérer les ennemis.

De plus, il est courant de se battre avec un genou dans une pièce intérieure étroite avec un plafond bas. On adopte la posture basse depuis une position assise ou allongée, on prend rapidement son sabre (on éteint la lumière) et on dégaine. Le mouvement de trancher les pieds de l’ennemi ou de piquer son torse devient deux ou trois plus lents si on l’exécute complètement débout. La posture basse avec un genou au sol est difficile à attaquer pour l’adversaire, et l’autre partie peut utiliser un espace plus large.

Le iai-goshi de cette école s’effectue à partir d’une position debout, on avance légèrement le pied droit et on met le genou gauche au sol, on se met sur la pointe des deux pieds, 70% du poids sur le talon gauche, 30% sur le talon droit et sur le genou gauche, et on garde le buste droit sans pencher en avant. Il s’agit d’une attitude de base qui vous permet de vous déplacer rapidement dans toutes les directions, avant, arrière, gauche et droite.

Le iai-goshi de cette école traditionnelle

1.2. Le sabre est le prolongement du corps

Pour répondre à une attaque soudaine, il faudrait toujours considérer le sabre comme une extension de notre corps.

Même dans le noir, nous pouvons nous pincer le nez sans nous tromper. Nous pouvons également ouvrir nos bras avec les doigts écartés prêts à saisir comme un aigle, puis on peut resserrer nos mains comme un applaudissement et joindre chaque doigt. De la même manière concernant le sabre, dans le noir, nous devons être capables de toucher n’importe quelle partie du sabre que l’on souhaite.

Même dans une pièce étroite, il faudrait pouvoir manipuler le sabre de sorte de ne pas piquer la fine cloison (fusuma / 襖) ou bien les poteaux. Ainsi, si notre sabre est coincé dans les poteaux de notre propre pièce, alors comment pouvons-nous empêcher l’attaque de l’ennemi ?

Même avec une seule main, si on ne peut pas manipuler adroitement et librement le sabre comme nos propres doigts, la technique va être retardée. Il existe un enseignement secret qui dit « Attaque avec une seule main et gagne 5 sun » (katate uchi wa go-sun no toku ari / 片手討ちあり).

1.3. La manière d’insérer le katana

On « offre » le sabre à l’horizontale puis on le dresse à la verticale. On vérifie que le mekougi (目釘) est bien fixé puis on porte le sabre. On insère ⅓ de la saya puis on se dresse debout et ensuite on prend la posture de iai-goshi. On met la main droite sur le genou et on tient la tsuba avec la main gauche. On remonte la saya au niveau de l’épaule et on l’abaisse deux fois afin de faciliter les mouvements du sabre puis on insère le sabre jusqu’au kurigata (栗形).

Comme il existe un coup porté avec la tsuka-gashira (柄頭) contre un ennemi à l’avant et un coup porté contre un ennemi à l’arrière avec le kojiri (錯), le mouvement de la saya est donc très important. Une saya ronde est plus facile à coulisser qu’une saya plate.

1.4. La manière de sortir le sabre du fourreau (litt. « couper la bouche de la carpe koi-guchi »)

Depuis la position iai-goshi, on sert l’ouverture du fourreau (en jap. koi-guchi / 鯉口 litt. « la bouche de la carpe ») avec la main gauche et comme on le voit sur la photographie, on met le pouce à l’intérieur de la tsuba et on accroche la tsuba avec l’index puis on pousse la tsuba avec le pouce et on coupe la « bouche de la carpe ».

Cette manière de couper le koi-guchi est utile par exemple si la distance avec l’ennemi est proche ou bien si on est au milieu d’une foule et qu’il y a un risque que la tsuka soit prise par l’ennemi. L’index accroché à la tsuba est utile contre cela.

De plus, il est plus facile de se couper le doigt si on « coupe la bouche de la carpe » avec le pouce sur la lame, surtout dans les endroits sombres. Accrocher l’index sur la tsuba et couper la bouche de la carpe de l’intérieur avec le pouce peut être considéré comme la base pour dégainer le sabre rapidement et en toute sécurité à partir de n’importe quelle position.

Si on tient la tsuba avec l’index, un adversaire qui prendrai la tsuka ne pourrait pas sortir la lame. Pour sortir le sabre du fourreau, on pousse la tsuba avec le pouce.

1.5. Dégainer (nuki-tsuke / 抜き付け)

Ce qui est important pour couper est la partie du sabre qui va toucher l’objet à couper, c’est-à-dire ce sont les 3 sun à partir de la pointe du sabre, c’est sur cette partie qu’il faut mettre le plus d’énergie. Si on sert la tsuka avec trop de force dès le début alors on ne peut mettre notre énergie dans la pointe du sabre.

Dans le cas d’une coupe à une seule main, on garde son poignet, son coude et son épaule décontractés et au moment où l’on touche l’objet à couper alors on contracte l’intérieur de la main et on concentre sa force. C’est la même chose qu’un punch à la boxe ou un coup de poing au karaté.

Ce qui est remarquable dans cette école, c’est que quand on dégaine, on place la tsuka sous le bras droit. Si on laisse la tsuka en haut et à l’extérieur du bras et que l’on est frappé par le sabre ou la lance adverse alors la tsuka vacillera et cassera l’os de la main ou bien le sabre tombera. La tsuka et le bras sont superposés et le sabre devient un seul bras jusqu’à la pointe et ainsi il peut répondre de manière puissante à l’attaque ennemie.

Dans un combat réel, le fait de dégainer est extrêmement rapide alors que le fait de rengainer le sabre peut être lent en gardant le zanshin.

Dans le nuki-tsuke de notre école, on allonge le bras et le katana droit devant, la tsuka est sous le bras. Il est alors impossible de frapper le sabre et de le faire tomber.

1.6. Kusanagi-no-ken (草薙の剣)

Comme mouvement de base pour créer ce lien entre le corps et le sabre, il y a par exemple le premier kata de iaijutsu de l’école : « kusanagi no ken ».

Tout d’abord, à partir de la position iai-goshi, on avance le pied droit et on dégaine avec nuki-tsuke au niveau de l’épaule vers l’avant. Puis on brandit le sabre par la gauche et on coupe de haut en bas, puis encore une fois, on brandit le sabre par la droite et on coupe de haut en bas. Puis on tient le sabre devant à l’horizontale (la lame en haut) : la paume de la main gauche glisse d’un seul coup le long du sabre, de la habaki (鎺) en suivant le shinogi (鎬) jusqu’au mono-uchi (物打ち). Puis on place la main gauche sur laquelle repose le mune (棟) sur la tête (Torii-no-kamae / 鳥居の構え) et on étend notre main droite devant pour porter un atemi avec la tsuka-gashira au niveau du visage ou du plexus de l’adversaire. Pour finir, on reprend la tsuka avec la main gauche et on coupe avec les deux mains de haut en bas.

Il y a des postures et des atemi qui n’existent pas dans le Kendō moderne et qui nous montrent une partie des techniques de sabre en combat réel.

2. « Couper si il y a le temps de recevoir »

Dans un duel réel au kenjutsu, on utilise en même temps le corps et tout le sabre, de la pointe (kissaki) jusqu’à la tsuka-gashira et on effectue les techniques très rapidement et puissamment pour obtenir un sérieux avantage.

2.1. La manière de tenir le sabre

Pour tenir le sabre depuis la posture seigan-no-kamae, on ne met pas trop de force dans les deux mains, on reste naturel en serrant l’auriculaire et l’annulaire des deux mains. Il y a un enseignement secret dans cette école qui dit : « Saisir comme s’il s’agissait d’un oeuf » (nigiri tamago no tenouchi / 握り卵の手の内). C’est aussi ce que l’on dit dans le Kendō moderne, on sert le sabre comme si on avait un oeuf dans les mains.

La main droite est à la base de la tsuba et la main gauche est au niveau de la tsuka-gashira. Si on sert la tsuka-gashira sans laisser une distance d’un poignet, alors alors on coupe mal et on ne peut pas réagir avec souplesse. Dans les cas où il faudrait couper ou bien repousser l’arme de l’ennemi, vous ne pouvez pas utiliser l’effet de levier. De même, comme les poignets sont bloqués, tous les mouvements sont lents.

La manière de tenir le sabre : on enveloppe la tsuka-gashira avec la main gauche, cela nous permet une grande liberté de mouvement.

2.2. La posture (kamae / 構え)

La posture de base en Seigan (清眼) se fait avec les épaules et les coudes décontractés de manière naturelle et de mettre la pointe du sabre sur le visage de l’adversaire. Les genoux sont aussi décontractés, les deux talons sont au sol et le pied droit est devant. Les pieds ont une position naturelle, un peu en shumoku (撞木) ; mais, s’il n’y a pas cette ouverture, on perd sa stabilité si on coupe réellement.

Ainsi, la plupart des techniques de sabre des écoles anciennes supposent le port de l’armure – dont la plus légère pèse plus de 10 kg – dans ce cas là, quand on adopte une posture, on ne peut pas laisser le talon en l’air comme au kendo.

En plus de la posture Seigan-no-kamae, on trouve :
– Gogyo-no-seigan (五行の清眼) : la main gauche est placée plus près du corps et la pointe du sabre vise le plexus de l’adversaire,
– Gedan no kamae (下段の構え),
– Gyaku-gedan(逆下段) : mettez votre pied gauche en avant, posez légèrement votre main gauche sur la tsuka et abaissez la pointe du sabre,
– Shin-no-kamae (真の構え) : le tranchant vers le haut, les bras enlacent le sabre,
– In (陰) : le pied gauche est en avant, le sabre est levé à la verticale, la main droite est positionnée à une dizaine de centimètres de l’oreille,
– Sha (捨) : jambe gauche avancée, le corps est de ¾ et les hanches baissées, le sabre est placé sur le flanc droit avec la lame à l’horizontale,
– Hidari-jodan (左上段)
etc.

Pour la posture Sasagakure-no-kamae (笹隠れの構え), le corps est de ¾ et la jambe gauche avancée, le sabre, tenu de la main droite, est au niveau de la tête et la bras gauche est tendu vers l’avant, la main gauche est ouverte face au visage de l’adversaire.

La clef de toutes ces postures c’est que la pointe du sabre forme une ligne centrale entre moi et l’adversaire.

Gogyo-no-seigan-no-kamae : les deux talons sont au sol, le pied gauche est un peu à l’extérieur. Dans cette école, il y a les techniques omote avec l’armure et les techniques ura sans armure.

2.3. Esquiver avec le bon mouvement de corps

Quand l’adversaire tente de nous couper, on considère que si on a le temps de recevoir cette coupe, alors nous avons le temps de couper nous aussi. Nous contre-attaquons d’abord en esquivant la coupe adverse avec le bon mouvement du corps puis on coupe ou on porte un coup d’estoc.

On réalise une petite esquive, avec un minimum de distance avec le sabre de l’adversaire. C’est-à-dire quand on bouge son corps en diagonale ou de droite à gauche, on établit une ligne qui est toujours reliée à l’adversaire à l’intérieur d’un espace qui forme un rectangle (voir image). Bien sûr avec n’importe quel mouvement du corps, la pointe du sabre doit être sur la ligne centrale qui me lie à l’adversaire.

Si on esquive avec un grand mouvement de corps, on perturbe le rythme, on force le corps et on crée un déséquilibre. Dans cet état-là, on ne peut pas couper. La clef pour ne pas tomber dans cette situation, c’est d’esquiver le poing de l’adversaire. Tous les sabres bougent à partir du poing. On regarde le poing de l’adversaire et à partir de ce mouvement du poing, on esquive avec notre corps.

Dans les techniques Omote (表) de notre école, on recule dans tous les cas et on esquive le sabre adverse. Cependant, dans les Oku (奥), il s’agit d’avancer et d’esquiver et on continue d’avancer pour piquer. Même si on ne possède pas de sabre, si on avance d’une bonne manière, comme les kokyu d’Aïkido, en entrant dans la zone de l’adversaire on peut l’immobiliser au sol. Pour comprendre l’importance du mouvement du pied qui avance, il y a une technique pour « sauter » vers la main gauche et le côté supérieur de l’ennemi.

D’abord, depuis la posture Seigan, on avance le pied gauche en avant en posture sha-no-kamae. Puis quand le moment est venu, on avance le pied droit d’un grand pas sur le côté gauche du corps de l’adversaire et on coupe la main gauche. Si l’adversaire continue de vouloir couper, on peut continuer notre coupe sur le côté gauche horizontalement.

Dans beaucoup de cas, on attaque en avançant le corps. Ici, on avance le pied droit en diagonale et on attaque le ventre de l’adversaire avec la forme Torii.

2.4. On repousse avec le mune ( 棟)

Si on n’arrive pas à attaquer en esquivant le corps, on repousse le sabre adverse avec le mune (棟). Comme nous l’avons dit dans « structure et fonction du katana », un mouvement qui vient du bas vers le haut nous demande peu de force, ainsi, contrairement à une frappe avec le mune (mune-uchi), on ne risque pas de briser sa lame.

2.5. Recevoir avec le tranchant de la lame (ha / 刃)

Si on n’arrive pas à repousser avec le mune alors pour recevoir le sabre de l’adversaire on utilise le tranchant de la lame. Quand j’examine des katana ayant servi sur le champ de bataille, il n’y a pas de dommages sur le shinogi, ni même sur la tsuba. Cependant, on observe des dommages sur le mune et sur le ha. Parmi ces dégâts : une entaille dans la lame (hakobore / 刃こぼれ). Si le sabre présente des dégâts du milieu de la lame jusqu’à sa pointe, alors ces dommages ont été causés lorsque le sabreur a attaqué l’adversaire. Si l’entaille se situe sur une partie de la lame plus proche de la base, c’est un dommage causé par le sabre de l’adversaire.

Si on reçoit avec la lame, celle-ci s’endommage. Si vous n’aimez pas cela et que vous recevez une coupe adverse avec le shinogi, alors votre sabre va être éjecté ou bien il va casser à partir du point d’impact. Le corps du katana se montre faible face à un choc qui vient de côté. Si on met la lame du sabre vers l’adversaire (dans cette position-là, l’adversaire frappe directement le shinogi), que l’on reçoit avec une seule main et qu’on laisse glisser, cette façon de recevoir ne marche pas dans une situation où l’on risque réellement sa vie.

Dans notre école, il y a une technique où l’on reçoit le sabre adverse en posture Torii (鳥居) où la paume gauche accompagne le corps du sabre, on reçoit le sabre adverse et on continue de la longer la courbure du sabre pour le piquer au niveau du hara.

2.6. Où couper

Pour faciliter les mouvements, les armures ont des points faibles. Les techniques d’Omote-waza (表技) de l’école Katori shinto sont conçues pour attaquer ces points faibles. Ainsi, pour attaquer le cou, il faut glisser le tranchant du sabre sous la mâchoire, le long de l’artère carotide. Pour attaquer le corps, on vise la zone située entre la cuirasse (dō / 胴) et le tablier (kusazuri / 草摺). Cette partie de l’armure est constituée de lacets larges d’une dizaine de centimètres et permettra de porter une coupe au niveau des hanches. Pour couper les poignets (kote / 小手), on coupe l’intérieur qui n’est pas couvert par des plaques de fer ou par des cottes de mailles. Ici, l’intérieur des avant-bras est juste protégé par des fils de couture et les artères sont juste en dessous. Pour sectionner, on vise l’intérieur de la cuisse, à travers la cuissarde (haidate / 佩楯). Pour piquer le ventre, on met le sabre à plat, le tranchant sur la gauche ce qui permet de piquer plus fortement.

2.7. Attaquer en utilisant la courbure du sabre

Si la ligne du tranchant est correcte, alors nous pouvons couper sans faute de n’importe quelle manière. Mais, il n’y a pas que la ligne du tranchant qui a de l’importance, il y a aussi la courbure (sori / 反りdu sabre. On peut utiliser la courbure du sabre pour profiter avantageusement de la force de l’adversaire.

Par exemple, quand les deux protagonistes sont en seigan-no-kamae, l’adversaire essaie de piquer au ventre, le défenseur écarte légèrement le pied droit à l’extérieur et tourne le tranchant de sa lame pour contrôler le sabre adverse. Le point de coupe de l’adversaire est dévié et comme un contre-coup de boxe, on peut alors piquer juste au centre du ventre de l’adversaire.

Il y a une autre technique à partir de seigan-no-kamae qui utilise de la même manière la courbe du sabre : on pousse et quand la pointe du sabre adverse est déviée, on coupe de suite son poignet gauche.

De même, dans cette école, il y a une technique où après avoir frappé l’un et l’autre à hauteur de hanche, on enroule le sabre adverse et on avance le pied gauche en prolongeant par derrière puis on coupe le cou de l’adversaire.En utilisant la courbure vers l’arrière, on se débarrasse du sabre par le côté droit , alors le sabre adverse est tiré vers devant, la pointe est déviée, et alors on peut attaquer.

Toutes ces attaques qui utilisent la courbure du sabre ne peuvent pas être comprises dans le kendō avec le shinai. Il faut pour cela attendre la pratique des katas où on utilise le sabre de bois ou l’entraînement de kendō où l’on emploie le katana.

On valorise la courbure du sabre : si on avance en mettant la lame à gauche, on peut naturellement dévier la pointe de l’adversaire. Si l’adversaire attaque notre main droite, alors on peut mettre notre lame sur le côté et porter un coup d’estoc.

Avec l’entraînement, le maître qui a maîtrisé la technique et a finalement atteint le point où il a gagné sans combattre sans utiliser d’armes, c’est le principe : « La technique de combat est une technique de paix, et les hommes doivent connaître les techniques de paix ».

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